Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se réunissent à partir de ce mardi à Johannesburg pour le 15e sommet des Brics. Cependant, cette réunion se déroulera sans la présence de Vladimir Poutine, président russe, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par la Cour Pénale Internationale pour crime de guerre en Ukraine. Malgré cela, Poutine participera au sommet par visioconférence et sera représenté sur place par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Ce sommet revêt une importance particulière, car il réunit les cinq économies émergentes les plus influentes du monde : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Plus de soixante pays, dont de nombreux pays africains, ont été invités à y participer et la plupart ont accepté. Cependant, le président français Emmanuel Macron n’a pas été convié, se heurtant au refus de l’Afrique du Sud, alliée de la Russie.
Un des sujets majeurs à l’ordre du jour est la proposition de créer une nouvelle monnaie commune pour les Brics, dans le but de réduire l’influence du dollar américain. Les membres des Brics considèrent le dollar comme une arme de guerre utilisée par les États-Unis et l’Occident, notamment à travers les sanctions imposées à la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Toutefois, bien que le dollar soit en recul dans les échanges internationaux, il représente toujours 58 % des réserves de changes mondiales, rendant difficile une transition à court terme.
La création d’une monnaie unique similaire à l’euro entre la Russie, la Chine et le Brésil est un objectif ambitieux, mais les économistes estiment qu’il serait illusoire à ce stade en raison de l’harmonisation nécessaire des systèmes monétaires très différents. Néanmoins, une tendance émerge vers une augmentation des échanges en monnaies locales, comme en témoigne l’accord entre les Émirats arabes unis et l’Inde pour effectuer leurs transactions pétrolières en roupies plutôt qu’en dollars.
Ce sommet des Brics est donc scruté de près par l’Occident, qui redoute une alliance économique remettant en cause l’ordre mondial actuel. Malgré l’absence de Vladimir Poutine, les discussions et les décisions prises lors de ce sommet pourraient avoir un impact significatif sur l’économie mondiale et les relations géopolitiques.