Mois de la femme : la CONAPAC vante sa politique genre

À l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme (JIF 2022) célébrée, comme chaque année, le mardi 08 mars courant, la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC), une des trois faitières congolaises des organisations paysannes, a également rendu publique sa déclaration. Dûment signée par Mme Espérance Nzuzi Muaka, présidente du Conseil d’administration de la CONAPAC, cette déclaration se base sur les deux thèmes de cette JIF 2022. À savoir, « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable », sur le plan international.

Et au niveau national c’est : « Promouvoir l’autonomisation des femmes et des filles ainsi que l’égalité des sexes dans le contexte de la lutte contre le changement climatique et la réduction des risques des catastrophes ». « Ce thème rejoint parfaitement la vision de la Confédération des producteurs agricoles du Congo (CONAPAC) qui dans son plan stratégique 2021-2026 présente la promotion d’une agriculture durable comme un des objectifs stratégiques. Pour concrétiser cette vision, la CONAPAC a pris, entre autres options, de publier sa politique genre. Laquelle définit les principes pour l’autonomisation des femmes et l`égalité des chances », indique cette organisation nationale des petits producteurs agricoles.

Pour la CONAPAC, cette autonomisation passe par : promouvoir la justice pour la femme et l’homme ; développer le sens de la citoyenneté, de la participation et le rôle dirigeant des femmes et des hommes ; bâtir la paix par et pour les femmes et les hommes ; Influencer les gouvernements (national et provincial) pour encourager les politiques en faveur des femmes ; renforcer les compétences pour un changement positif ; Renforcer la sécurité des femmes en période de crise ; promouvoir l`égalité des sexes dans la prévention des catastrophes ; garantir le relèvement favorisant l`égalité des sexes, etc.

« Dans ce cadre, la femme paysanne, rurale et maraichère reste au centre des préoccupations à la CONAPAC pour autant que l’homme et la femme, particulièrement en milieux ruraux, travaillent dur pour leur survie et celle de leurs familles, ainsi que leur épanouissement, et devraient, en principe, jouir ensemble et équitablement des résultats de leurs efforts. Ainsi, la CONAPAC à travers la sensibilisation sur sa politique genre, a mis en place des points focaux genre dans ses fédérations membres qui veillent à la mise en œuvre de cette politique », souligne la CONAPAC dans sa déclaration.

Elle affirme qu’aujourd’hui dans la plupart de ses fédérations membres, la gestion concertée dans les ménages est devenue une réalité. « Eu égard aux réalités de terrain qui nous montrent que la situation sociale, économique, politique et culturelle est souvent déséquilibrée en défaveur de la femme, ce qui ne permet pas d’atteindre un développement harmonieux de la société, donc aussi bien de l’homme et que de la femme », déclare la CONAPAC.

Les mamans maraichères averties sur les conséquences de l’utilisation des pesticides prohibés

Selon cette organisation, l’une des catastrophes qui menacent aujourd’hui la promotion d’une agriculture durable et par surcroit l’autonomisation de la femme rurale, et donc maraichère, reste l’usage abusive des pesticides et fertilisants chimiques et des pratiques de dosage appliquées dans le maraichage. « Pour ce faire, la CONAPAC a sensibilisé plus d’une cinquantaine de maraîchères à Kasangulu au cours d’une matinée ciné–débat. Des témoignages poignants ont révélé le danger sanitaire que l’usage des pesticides faisait planer aussi bien sur les mamans maraichères que sur la population », renseigne-t-elle.

À en croire la CONAPAC, la question de l’agriculture durable reste sa préoccupation majeure. « Ce qui justifie ses actions qu’elle mène à travers les plateformes environnementales où les échanges sur les pratiques agro-écologiques se font pour la préservation de l’environnement, en mettant l’accent sur la femme qui demeure une actrice incontournable dans le secteur agricole », note-t-elle.

Et d’ajouter : « Profitant de cette célébration, la CONAPAC voudrait au premier chef, attirer l’attention des mamans maraichères sur les conséquences de l’utilisation des pesticides prohibés qui ont une incidence négative sur l’environnement et sur la vie de la population. Au nombre de ces conséquences on cite : troubles digestifs, irritation des yeux, vomissements, toux, troubles respiratoires, irritation de la peau et vertiges ».

Dans sa déclaration, la CONAPAC informe les mamans maraichères que d’autres alternatives à une meilleure productivité existent, notamment l’usage des bio fertilisants qui tiennent compte de l’environnement et garantit un avenir durable.

Ainsi invite-t-elle le Gouvernement congolais à mettre fin à cette utilisation des pesticides prohibés en prenant des mesures urgentes pour stopper l’importation, la vente et l’usage de ces pesticides sur toute l’étendue de la République. Mais aussi, à renforcer le système de contrôle gouvernemental et de distribution des intrants chimiques. Et, à publier la liste des pesticides homologués et autorisés en République Démocratique du Congo.

Cette faitière nationale conclu sa déclaration en souhaitant un bon mois de la femme à toutes les femmes et filles du monde et de la RDC. « La CONAPAC a foi au dynamisme de la femme congolaise, en particulier la femme rurale, qui contribue à l’offensive menée par les femmes et filles du monde entier quant à l’adaptation et la réponse aux changements climatiques et à leur atténuation, en faveur de la construction d’un avenir plus durable pour toutes les personnes », a-t-elle renchérit.

Une idée de la CONAPAC

Faisant partie intégrante de la société civile paysanne en RDC, la CONAPAC est un réseau des organisations paysannes regroupant actuellement 17 fédérations provinciales constituées à leur de plus de 10.000 organisations paysannes de base, syndicats paysans et coopératives agricoles. Elle milite pour la prise en compte des intérêts des producteurs agricoles familiaux dans le développement de la législation agricole en République démocratique du Congo.

Son crédo est : « l’agriculture familiale peut nourrir le Congo si elle est soutenue ». Sa vision est de contribuer à l’avènement d’un monde paysan solidaire, professionnel et prospère.

Sa mission est de représenter et défendre tant au niveau national qu’international, les intérêts des producteurs agricoles congolais. Ce, afin de leur permettre de participer activement à la vie de la société et de s’y épanouir.

En effet, la CONAPAC veut promouvoir les intérêts de petits producteurs familiaux en s’orientant vers la professionnalisation et le développement des filières agricoles vertes. Lesquelles tiennent compte de la protection de l’environnement et du renforcement économique de ses membres selon les spécificités de leurs provinces respectives.

Prev La RDC et la BAD d’accord pour investir dans l'agriculture
Next Femme : Espérance Nzuzi, présidente de la CONAPAC depuis décembre dernier

Leave a comment